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Soigner une dépression au naturel

Les méthodes naturelles peuvent donner de bons résultats en cas d'état dépressif léger et peuvent être, selon les cas, administrées en complément d'un antidépresseur.

Troubles du sommeil, irritabilité, troubles alimentaires (envie de sucré ou manque d’appétit), troubles de la concentration, olfaction altérée… Tous ces symptômes peuvent annoncer une déprime, voire un état dépressif s’ils durent au moins quinze jours, toute la journée. Qui plus est s’ils s’accompagnent d’une perte du plaisir et ont un retentissement sur le quotidien, comme refuser toute proposition de sortie par exemple. Au cours de sa vie, une personne sur cinq a souffert, souffre ou souffrira de dépression (Inserm, 2019). Toutes les dépressions n’ont pas la même origine, mais de plus en plus d’études pointent du doigt des facteurs aggravants qui sont autant de pistes pour agir.

De la lumière blanche

Chaque automne, 4 % des Français sensibles au manque d’ensoleillement font une dépression saisonnière. La solution ? S’exposer en automne, à une lumière blanche émise par une lampe générant 10 000 lux, entre 6 h 30 et 7 h 30 du matin, à raison de 30 minutes, tous les jours, pendant au moins six semaines. Cette exposition est un puissant synchronisateur de la synthèse de mélatonine : or, un décalage de la sécrétion de mélatonine se traduit justement par des troubles de l’humeur.

Plus d'omégas 3

Des études ayant démontré le rôle délétère de l’inflammation chronique dans les dépressions, des omégas 3 en complément alimentaire (ceux apportant au moins 1 g/jour d’acide eicosapentaénoïque ou EPA), d’origine marine (poissons ou algues), ont prouvé leur efficacité. Si c’est insuffisant, signe que la dépression est probablement plus sévère qu’il y paraît, le médecin peut prescrire des antidépresseurs, qui n’empêchent pas pour autant de poursuivre la cure d’omégas 3.

Plus de vitamine D

Un déficit en vitamine D s’accompagne d’un risque accru de 75 % de dépression, chez des seniors, quatre ans plus tard (The Journal of Postacute and Long Terme Care Medicine ou JAMDA, 2018). Or, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), 70 % des Français n’auraient pas un apport suffisant en vitamine D et une carence est rapportée chez 6,5 % d’entre eux, qui nécessite une supplémentation. En prévention, l’Anses recommande de s’exposer 20 min au soleil en hiver et de consommer des poissons gras (harengs, sardines, saumons, maquereaux), des champignons (girolles, cèpes, morilles), du jaune d’œuf, du beurre ou de la margarine, du chocolat noir ou des produits laitiers enrichis en vitamine D.

Plus de fruits, légumes, légumineuses

Un régime excessif en aliments ultratransformés, en sucreries et en graisses animales nuit fortement à la qualité du microbiote intestinal : sa proportion en bactéries dites « à Gram négatif » augmente. Ces bactéries indésirables possèdent et libèrent des molécules inflammatoires susceptibles de se retrouver dans de nombreux tissus. En outre, 95 % de la sérotonine – un neurotransmetteur cérébral très impliqué dans notre humeur – est produite dans l’intestin, du moins lorsque le microbiote est de bonne qualité. Pour optimiser son microbiote intestinal, il faut consommer plus de fruits et légumes, de légumineuses et de poissons gras, soit un régime de type méditerranéen.

Plantes antidéprime

Le millepertuis est souvent présenté comme la star des plantes antidépression, mais elle n’est pas toujours bien tolérée et peut interagir avec d’autres médicaments. La mélisse est mieux supportée et une récente méta-analyse (Phytotherapy Research, 2021) suggère sa supériorité comparativement au placebo, sur la dépression. En cas d’anxiété au premier plan et sachant que le stress favorise l’inflammation chronique, la passiflore est également intéressante. Des études ont d’ailleurs montré qu’elle faisait aussi bien que des tranquillisants, avec une bonne tolérance. Ces plantes peuvent se prendre en tisane ou en gélules (déconseillées par précaution chez les femmes enceintes ou allaitantes). Demandez conseil à votre pharmacien.